Rejouer les événements de notre histoire pour renforcer et immuniser notre identité et celles de nos descendants

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Episode 1 : GUER TGHARMIW


GUER TGHARMIW, qui signifie Entre TGHARMIW (Entre Habitations), est l’une place du village ISFOUTALIL à 6 KM du centre de OUARZAZAT, mon lieu natal. C’est l’une des places qui peuvent témoigner et raconter une partie de l’histoire de plusieurs générations. Elle est entourée par quelques Habitations dont notre maison, celle de Dada LHAJ LAH IRHMOU, l’ancienne maison de nos grands-parents, la maison de EL GHACHI, Celle de Ait HADDOU et l’éternelle TASOUKT ; l’ultime ruelle qui mène directement vers la maison de mon oncle HASSAN LAH IRHMOU et vers IGRANE ; les champs source de vie où tous les habitants du village se nourrissaient. Les maisons de cette époque avaient des portails en bois traditionnel qui étaient plus difficile à fermer qu’à ouvrir. Ce qui laissait, les maisons ouvertes pendant toute la journée. Ce qui signifiait que les habitants sont présents et que les passants sont les bienvenus pour tout besoin. A l’époque de mon enfance, cette place était le lieu où se déroulait tous les festivals périodiques du village. A cette époque, il n’y avait ni Télévision ni Téléphone et les seuls rendez-vous qui animaient et qui mettaient du piment à la routine quotidienne c’était l’organisation des événements périodiques qui se déroulaient dans cette place en plus des souks hebdomadaires qui se déroulaient loin du village. On y assistait les événements spirituels comme LMAAROUF N’SIDI BRAHIM OU DAWD et LMAAROUF N’SIDI YOUSSEF.

 


Comme, c’est le cas dans toutes les régions du Maroc, pendant ce genre d’évènements, quelques habitants du village, qui en avaient les moyens, cotisaient pour acheter des taureaux ou de vaches qui étaient sacrifiés au début de la journée de l’événement. Ensuite la viande était distribuée équitablement à toutes les familles du village. Ensuite pendant la soirée, tous les habitants du village et des villages voisins étaient invités à un diner dont le menu principal était du COUSCOUS traditionnel avec du petit lait (AGHOU). Après quoi ces événements se terminaient une animation pendant toute la soirée par le très attendu AHWACH ; le Folklore Traditionnel de la région de OUARZAZATE. Un Folklore ou une équipe d’artistes masculins du village s’invitaient à jouer des morceaux musique rythmée avec uniquement des instruments de percussion comme TAGUENZA et DAMDOUM. Sur ce fond de du rythme de AHWACHE un groupe de femmes du village, habillées en traditionnel, s’invitaient volontairement à danser en chantant autours de l’équipe des hommes qui animait le rythme et dont un chanteur principal qui avait la voie pour était désigné. Le folklore n’avait pas besoin des moyens de sonorisation, car le rythme de la musique était amplifié naturellement par les échos des murs en argile des maisons qui entouraient cette place de GUER TRARMIW. Dans ce folklore les jeunes hommes et femmes s’invitaient aussi à danser dans des rangées masculine et féminine séparées en plus de la rangée des femmes et des hommes plus expérimentés. Ce genre de Folklore était aussi l’occasion pour les jeunes garçons de découvrir, de repérer et de nouer les premiers contacts avec des jeunes filles potentielles pour une demande éventuelle de mariage. C’étaient des soirées extra ordinaires qui restaient toute la nuit jusqu’à la prière du FAJR. Après 1977, le village disposait d’un groupe musical des jeunes du villages qui venaient terminer l’animation de la soirée avec de la musique populaire. Cette fois ci avec des moyens de sonorisation et des instruments musicaux comme le BANJOU, le HAJHOUJE, TAMTAM et TAGUENZA en chantant principalement des chansons des groupes de l’époque comme IZANZARN, RWAYS, OUSMANE, ARCHACHE etc. Ce qui étaient une grande évolution dans les traditions du village. Car on cohabitait le traditionnel AHWACHE qui étaient plutôt pour les anciennes générations et qui reste éternel et la musique traditionnelle Amazigh qui était plutôt pour les jeunes. Personnellement, le fait d’avoir assisté en live à cette musique m’a motivé à fabriquer mon propre instrument de musique pour commencer à jouer à mon tour ce genre de musique. Ce qui va se terminer par la création d’un autre groupe de musique de notre génération comme relève, mais cela est autre histoire. Pendant ce genre d’événements, toutes les portes des maisons qui entouraient la place restaient toujours ouvertes et les besoins d’urgence des habitants étaient accomplis sans restriction dans ces maisons comme pour accomplir la prière, un petit enfant qui veux dormir, un homme ou femme âgée qui veux se reposer un petit moment ou encore quiconque qui a besoin de boire de l’eau, un vers de thé, un café ou du petit lait etc.



Dans cette place on y assistait aussi à des événements annuels comme le JAMBASE (Gymnastique) animé par des groupes connus par le nom « OULAD SIDI HMAD OU MOUSSA » très populaires et qui venaient parait-il de très loin, des régions de SOUS (AGADIR, ESSAOUIRA). Habillés d’uniforme sportifs avec des couleurs très attirantes comme le rouge, l’orange, je vert et le jaune, Les membres de ces groupes étaient un mélange entre des personnes âgées et très jeunes qui nous impressionnaient par leurs capacités acrobatiques sur un fond de musique à base d’un son des flutes rythmée par des instruments de percussions. Pour nous faire bénéficier de profiter de ces danses acrobatiques qu’on ne pouvait voir nulle part, les habitants du village utilisaient une caisse à base des cotisations périodiques qui étaient utilisées pour financer pas mal de choses y compris les indemnités du FKIH du village. Le fait d’assister en live à ce genre d’évènement à coté de noter maison, démontrait que tout est possible. Ce qui m’a poussé à m’entrainer très durement sur des éponges de la maison pour tenter d’apprendre quelques acrobaties que j’ai réussies à en maitriser quelques-unes que je m’amusais à montrer à mes amis du village. Bien sûr l’entrainement avec des moyens de bord n’étaient pas sans risque. Maintes fois, en ratant le bon geste, ma tête, mon visage ou encore ma bouche finit par heurter un mur ou un sol en me laissant découvrir ce que cela signifie la sensation de regarder des étoiles pendant quelques secondes après le choc. Ces quelques acrobaties que j’ai réussi à apprendre et dont j’en gardée quelques-unes jusqu’à, m’ont permis aussi par la suite d’avoir de bonnes notes dans les cours de sports « Gym sur Tapis » au collège et au lycée. Mes amis du collège et du lycée ont tenté de m’émiter sans réussir et c’était comme ça que j’ai appris que pour ce genre d’exercices, on ne pouvait l’apprendre qu’en étant très petit. C’est aussi l’occasion de rappeler aux adultes de ne pas rater l’âge des premières années de vos enfants pour leur apprendre à pratique du sport, de la musique et de l’art et aussi l’apprentissage des langues. Les enfants ont un potentiel extra ordinaires pour apprendre tout ça. Une fois l’âge de l’enfance passé, tout deviendra très compliqué à apprendre par la suite.


Parmi les événements auxquels on assistait dans cette place, c’était les fameux « ISSAWA » qui venaient animer un spectacle hors norme. Avec des serpents bien entrainés, sous une musique de trompette particulière spécifique aux gens de ISSAWA, le Show de la soirée finit par la fameuse LHADRA où une des personnes montrait après séquence musicale très particulière qui poussaient les spectateurs à frôler une autre dimension de ce monde, une personne montrait sa capacité de boire de l’eau très chaude et bouillée dans la scène du spectacle. Il montre aussi sa capacité de percer sa langue avec un cloud bien futé. Ces spectacles bien qu’ils nous fassent peur, nous poussaient à croire que toujours que tout est possible dans cet univers. Heureusement que pour ce genre de chose, je n’ai jamais la folle idée de tenter d’imiter ce genre d’exercice, mais, j’en gardé en esprit la musique et les chansons qu’ils jouaient pendant ce spectacle LHADRA.


Aujourd’hui, nos enfants regardent tout ce genre de spectacle et bien plus derrière des écrans de télévision, mais d’une manière indifférente. Le fait de vire des spectacle culturels, artistique, sportifs en live n’a rien à voir avec le fait le vivre derrières les écrans de télévisions ou de cinéma. Je pense qu’il est très important et primordial de ramener de temps en temps les enfants sur des tranches d’âges et différentes pour assister en livre à des spectacles artistiques et culturels (Cirques, Théâtre), des parcs de jeux, des spectacles de musiques, des matches de football, Basketball, Volleyball, piscines, athlétisme, courses de voitures, etc.


Les enfants ont besoin de la part des parents de donner plus de temps pour les accompagner pour assister à des événements et de voir l’excellence en livre, pour d’abord le plaisir, mais aussi pour qu’il puissent découvrir leur propre potentiel et pour finir d’être convaincu qu’avec beaucoup de volonté, beaucoup d’efforts on peut réussir beaucoup de chose dans la vie loin des écrans des téléphones, des téléviseurs et des console de jeux qui doivent être utilisée avec beaucoup de modération en compagnie avec des activité physiques de sport et des activités culturelles et artistiques comme la peinture, la musique, la dance, la lecture, etc.. N’hésitez pas à envoyer vos enfants dans des colonies de vacances. Les moyens matériels ne doivent pas être un obstacle. Il y a pas mal d’événements de proximité, organisés gratuitement et pas chers qui échappent à l’intérêts des parents.

Aujourd’hui, GUER TGHARMIW est toujours là. Quelques rénovations des maisons en béton viennent pour polluer la beauté des constructions en Argile, mais sa scène naturelle n'accueille plus aucun événement car depuis les années 90, les événements Spirituels sont devenus HRAM (interdits au sens religieux de l'Islam), mais les événements culturels sont enterrés avec ces événements Spirituels.

La question que je me pose est comment coupler le Spirituel et le Culturel pour motiver les adultes des anciennes générations à faire durer partout l'organisation des événement socio-culturels, sportifs et artistiques pour les enfants en manque de moyens pour les pousser à s'éloigner des écrans et des consoles de jeux ?

À vos crayons chers amis pour enrichir le débat. Il n’y a surement pas mal de places dans le monde qui peuvent témoigner des mêmes expériences que GUER TGHARMIW.

  

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